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Le Paradoxe
18 février 2013

Plein ciel

J’avais un cheval 
Dans un champ de ciel 
Et je m’enfonçais 
Dans le jour ardent. 
Rien ne m’arrêtait 
J’allais sans savoir, 
C’était un navire 
Plutôt qu’un cheval, 
C’était un désir 
Plutôt qu’un navire, 
C’était un cheval 
Comme on n’en voit pas, 
Tête de coursier, 
Robe de délire, 
Un vent qui hennit 
En se répandant. 
Je montais toujours 
Et faisais des signes : 
« Suivez mon chemin, 
Vous pouvez venir, 
Mes meilleurs amis, 
La route est sereine, 
Le ciel est ouvert. 
Mais qui parle ainsi ? 
Je me perds de vue 
Dans cette altitude, 
Me distinguez-vous, 
Je suis celui qui 
Parlait tout à l’heure, 
Suis-je encor celui 
Qui parle à présent, 
Vous-mêmes, amis, 
Êtes-vous les mêmes ? 
L’un efface l’autre 
Et change en montant. » 
[Jules Supervielle]

cheval

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